M'dame, ça mousse (au chocolat)

La préparation d'une séance "classique" commence par l'objectif que l'enseignant cherche à atteindre avec ses élèves. Il y mettra un contenu (dicté par le programme), un support (que ce soit une manipulation, une étude de document, une tâche complexe...) et terminera par une trace écrite.

Pour mes séances "cuisine", je procède souvent dans un ordre différent: c'est le support qui m'interpelle en premier, en l'occurrence une recette glanée au fil de mes pérégrinations dans la blogosphère ou de mes rencontres culinaires.

L'une d'elle m'a trottée dans la tête pendant près d'un an avant que je monte la séance qui me permettrait une utilisation en classe: la mousse au chocolat "végan". Intitulée par l'auteure "mousse au chocolat la plus simple du monde", cette recette respecte la règle imposée par le mode d'alimentation végan: ne pas se nourrir de produit issu du monde animal. Donc pas d'oeufs, pas de crème.

Ben alors, comment ça mousse?

C'est là que cela devient intéressant puisqu'on utilise un cocktail bien connu des profs de physique-chimie: bicarbonate et acide, ici du citron.

Comme point de départ, on ne pouvait pas rêver mieux:

• une base, un acide = programme de troisième;
• une réaction chimique = programme de quatrième;
• et à la lecture de la recette, une allusion tout à fait pertinente* à la nécessité de précision de mesure de la masse de bicarbonate = un entraînement à l'expérimentation pour n'importe quel niveau.

*(sous peine d'obtenir la mousse au chocolat la plus "beurk" du monde)

J'ai pour l'instant conçu une séance pour les 4ème, avec pour objectif la bonne compréhension et la mémorisation par les élèves de la définition de la réaction chimique: disparition des (du) réactif(s), création des (du) produit(s).

On goûte en cours de réalisation: si le chocolat au bicarbonate n'est pas terrible terrible, le chocolat au citron est déjà mieux mais acide. On voit que des bulles apparaissent, gonflant l'ensemble, bulles que les élèves identifient facilement comme un gaz qui se dégage. Et au final, un bon goût de mousse au chocolat, ni trop acide, ni bicarbonaté et une texture ferme mais mousseuse.

Bilan: bicarbonate + jus de citron --> un gaz (je précise à l'oral qu'il s'agit de dioxyde de carbone, le but n'est pas de l'identifier).

Après cette première tentative, je vais peut-être recentrer sur la réalisation technique de la recette: comme d'autres fois, mes élèves, sans doute comme la plupart des élèves ne sont pas de cracks de l'ergonomie ni de la propreté...